Cela fait deux mois que la cité nationale de l’immigration, à Paris est occupée : Depuis une semaine, le musée a fermé ses portes, aussi longtemps que le conflit, enlisé dans des négociations entre la Cgt et le ministère de l’intérieur, ne trouverait pas d’issue.
Jusqu’au 29 novembre, la cité était pourtant restée ouverte au public. A la fois par empathie pour le mouvement et souci d’apaisement, son directeur, Luc Gruson, avait refusé de demander son évacuation mais « ce n’est plus soutenable» a t-il confié au journal le monde.
Côté Cgt, on comprend la position du musée : l’occupation ne se fera plus que dans la journée. Mais sur le fond, la balle est renvoyée au gouvernement qui ne respecte pas ses engagements.
Sur 3515 dossiers déposés, seuls 675 ont obtenu un récépissé et il est vrai que pour rentrer dans les critères de l’accord du 18 juin, un sans papiers doit attester de plusieurs mois de travail déclaré durant la période précédant la signature du texte. Or, la plupart d’entre eux ont perdu leur emploi lorsqu’ils se sont engagés dans le mouvement. Beaucoup travaillaient aussi avec de faux papiers, en interim, ou trop peu pour justifier de revenus au moins égaux au smic.
Du coup, il y a eu un autre accord, tacite celui là qui prévoyait que les grévistes seraient régularisés, même s’ils n’entraient pas dans les critères. Or, c’est cet accord qui n’a pas été tenu.
Le ministère de l’intérieur, qui a récupéré la gestion du conflit depuis le remaniement, ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet. En réalité, il lui est délicat de s’exposer sur les régularisations car cela va à l’encontre de la politique de fermeté affichée envers l’immigration clandestine.
Or, bien que les résultats se fassent encore attendre dans la délivrance des récépissés du fait de l’engorgement des préfectures, des instructions ont bien été données « pour que la période de grève soit prise en compte comme une période d’activité professionnelle.
(extrait de l’article du monde rédigé par Elise Vincent)