Les 550 premiers dossiers déposés en préfecture
Près d’un millier de travailleurs sans papiers s’étaient donnés rendez-vous ce mardi matin devant la fontaine Saint Michel, pour accompagner leurs délégués venus déposer un premier contingent de dossiers de régularisation. Avec eux, des militants syndicalistes et associatifs avaient répondu à cet appel des onze organisations (dont la CGT) qui soutiennent leur mouvement.
Après dix mois de grève et de piquets, après trois semaines d’occupation place de la Bastille, après l’accord obtenu le 18 juin dernier avec le gouvernement, le moment était important et joyeux : quatre représentants des grévistes et Antoine Roméo, secrétaire fédéral de la CGT Commerce et Services , au volant d’une fourgonnette, s’en allaient déposer 550 dossiers à la préfecture de police.
Mais l’heure est aussi à la vigilance.
Parce que, malgré l’accord du 18 juin conclu pour simplifier la procédure de régularisation, « les tracasseries et obstacles administratifs minent encore le traitement des dossiers » dénonçait l’appel au rassemblement.
Parce que Nicolas Sarkozy et le gouvernement instaurent « un climat de répression anti-immigré féroce et détestable » soulignait Bernadette Citot de la CGT Paris.
Raymond Chauveau, un des coordinateurs cégétistes du mouvement, a renchéri contre l’amalgame entre immigration et insécurité : « Vous êtes la preuve que les travailleurs immigrés n’aspirent qu’à une chose : être reconnus comme travailleurs et régularisés ». Quelques 6000 dossiers de grévistes restent à déposer. Ils devraient donner aux syndicalistes l’occasion de s’opposer à la tentation préfectorale, forte, de demander toujours plus de pièces justificatives. Et ouvrir la voie aux milliers d’autres travailleurs qui peuvent, jusqu’au 31 mars, demander leur régularisation dans les conditions arrachées par la grève.
Par Antoinette Lorenzi, site Confédérale