Le campement établi depuis douze jours devant l’Opéra s’installe sur la durée. Après une évacuation, place aux négociations.
Lundi, au lendemain d’une visite de soutien de personnalités de gauche, les quelques centaines de travailleurs sans papiers qui ont investi la Bastille il y a douze jours ne semblaient pas prêts à quitter les lieux. Encadrés par la police, qui a bloqué l’accès aux marches de l’Opéra, les manifestants ont installé des tapis le long des bâtiments, où ils dorment la nuit, et des stands pour les repas.
Jeudi dernier, dans une ambiance bien plus tendue, ils avaient été évacués par la police. “Pour le moment, la situation est stable, explique Daniel Issaadi, secrétaire général de l’union locale CGT d’Argenteuil (Val-d’Oise). Des discussions sont engagées avec le ministère du Travail. On attend des réponses dans les jours qui viennent”.
Ils réclament une nouvelle circulaire clarifiant les conditions de régularisation, aléatoires selon les préfectures. “Quand le dossier est complet, c’est la direction départementale du travail qui bloque”, souligne le responsable syndical. Certains salariés présents n’ont pas encore déposé de demande de régularisation.
“On risque de recevoir une obligation de quitter le territoire”, raconte Rachid, pourtant embauché en CDI et installé en France depuis dix ans. “Mon employeur me soutient, assure Abdel, qui travaille dans la plomberie. Mais j’ai des amis qui ont été expulsés, et je sais qu’on vient nous chercher aux guichets des préfectures”.