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PARIS — Plusieurs centaines de travailleurs sans papiers en grève ont manifesté vendredi devant le ministère de l’Immigration à Paris, où s’engagent des négociations sur les critères définissant leur droit à un travail légal.

Ces sans-papiers en majorité africains ont accompagné devant l’entrée du ministère la délégation de représentants syndicaux et associatifs les soutenant, en scandant « on bosse ici, on vit ici, on reste ici!» 

Quelque 1.500 sans-papiers étaient présents, selon les organisateurs. Aucun chiffre de source policière n’était disponible vers 12H30.

« Nous allons entrer en négociation avec le ministère de l’Immigration et le ministère du Travail, c’est vous qui avez arraché cela après sept mois de grève» , a déclaré Raymond Chauveau de la CGT, qui encadre la mobilisation au sein d’un collectif comptant onze associations et syndicats (dont la CFDT, SUD, l’Unsa, la Cimade ou encore la Ligue des droits de l’Homme).

Pour sa part, le ministère de l’Immigration avait indiqué mercredi soir que cette réunion n’était « pas considérée comme une négociation» , en la qualifiant de « réunion technique visant à faire un point précis de la situation» .

M. Chauveau s’est félicité de la présence, pour la première fois à la table de réunion, du Directeur général du Travail que le collectif demandait depuis le début de la mobilisation en octobre dernier.

Il a rappelé l’approche commune récente entre les associations et certaines organisations patronales qui ont reconnu la « réalité économique de l’emploi d’étrangers sans titre de séjour valable»  et plaident elles aussi pour obtenir « des critères clairs et des objectifs de régularisation» .

« Le gouvernement doit comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème de flux migratoires mais de droits de salariés vivant et travaillant en France» , a redit M. Chauveau.

La délégation est entrée au ministère avec plusieurs cartons contenant quelque 60.000 signatures d’une pétition demandant la régularisation des sans-papiers.

Après un premier mouvement de grève dans toute l’Ile-de-France en 2008, environ 6.000 sans-papiers se sont à nouveau mis en grève en octobre 2009 pour exiger des critères clairs de régularisation par le travail.

Ils ont multiplié les occupations de sites, chantiers, entreprises d’intérim, de nettoyage.

Ces mouvements ont fait apparaître au grand jour que de nombreux secteurs d’activité en manque de bras — certaines bonnes tables de la capitale, des chantiers de BTP, des fournisseurs de grandes entreprises comme la RATP, le secteur de l’aide à domicile– employaient de la main d’oeuvre démunie de titre de séjour.

Les estimations du nombre de salariés sans papiers en France vont de 200.000 à 400.000.

logo_horizontal_haut La CNSP, bien que pas organisatrice, appelle à des actions partout dans le cadre de l’initiative du collectif « une journée sans nous » pour rappeler à la mémoire des ingrats racistes les « bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France (http://www.la-journee-sans-immigres.org/).

Cette journée s’inspire de la journée de « grève générale » organisée le 1er mai 2006 aux États-Unis (prétendue grande démocratie où le 1er mai n’est pas férié) contre la loi US de décembre 2005 qui criminalisait le fait d’héberger ou d’aider un sans papiers et décidait la construction du mur de la honte de 1000 Km le long de la frontière mexicaine. Il s’agit ainsi d’attirer l’attention de l’opinion du peuple US sur l’apport des migrants avec ou sans papiers en tant que travailleurs et consommateurs dans la vie de la Nation américaine.

 Le Collectif « Une Journée sans nous » se déclare être composé d’immigrés, de descendants d’immigrés et de citoyens solidaires et entend « démontrer l’apport indispensable de l’immigration à notre pays et dénoncer toutes les stigmatisations ». Son mot d’ordre est « Le 1er Mars 2010, agissons en cessant de consommer et/ou de travailler ».

La CNSP a signé aussi l’appel à la manifestation pour la suppression du « Ministère de l’identité nationale ».

Cet appel fait partie des multiples ripostes légitimes des victimes au fait que le pays berceau des droits l’homme a été malheureusement transformé en Etat :

-         où récemment un Ministre a pu déclarer en toute impunité « quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup que ça pose problème »;

-         qui a voté une loi faisant l’apologie du « colonialisme positif », c’est à dire qui vante la violation de la souveraineté des autres peuples au nom d’une prétendue « œuvre civilisatrice d’un peuple supérieur qui s’accapare des territoires d’autres peuples »;

-         qui organise une traque puis une rafle dans la « jungle » de Calais où se cachent tels des animaux les réfugiés fuyant les guerres en Afghanistan, en Irak, en Somalie, etc.;

-         qui lance un débat nauséabond sur « l’identité nationale » à partir du présupposé idéologique selon lequel « d‘une immigration européenne proche culturellement donc facilement assimilable, nous sommes passés à une immigration plus difficilement assimilable justement en raison de différences historiques et culturelles profondes »( M. Christian Estrosi (UDF) dans un débat parlementaire de juillet 1993);

-         dans lequel un « Ministère de l’identité nationale » est hypocritement créé pour stigmatiser les citoyens et immigrés issues des anciennes colonies Françaises d’Afrique, d’Asie et d’Amérique;

-         où de 7 à 10% du PIB seraient produits par le travail dissimulé par les patrons négriers pour lesquels sont faites les lois racistes qui fabriquent les sans papiers et les politiques de chasse à l’humain étranger afin qu’ils se terrent dans la clandestinité pour offrir une main d’œuvre gratuite aux patrons négriers;

-         dont le gouvernement organise la Françafrique, ce réseau de relation mafieuse au service des Multinationales comme AREVA, TOTAL, le groupe BOLLORE, VIVENDI, etc.;

Au moment où ce gouvernement qui incarne ces forfaits racistes attentatoires au vivre ensemble dans l’égalité et à l’amitié réelle entre les peuples de France et d’Afrique notamment s’apprête à « fêter » avec ses pro-consuls, les chefs d’états Africains, les 50 ans d’indépendance néo-coloniale de l’Afrique, il est impératif que les voix s’élèvent de partout pour exiger le respect de la dignité et les droits humains proclamés en 1789 et en 1793 par la révolution qui installa la REPUBLIQUE : « les humains naissent libres et égaux en droit et en dignité ». Tel est le message d’avenir que porte la lutte des sans papiers pour la REGULARISDATION GLOBALE. 

MANIFESTATION

SAMEDI 6 MARS A 13H, métro Simplon,

DU MNISTERE DE LA REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS

Les 11 agents de sécurité de l’entreprise ACP Protection ont décidé avec la CGT d’occuper le magasin MONOPRIX « Tout-Va-Bien» , 15 Bd Saint-Denis à Paris (2ème) .

En grève depuis 5 plus mois pour leur régularisation, ils attendent que l’employeur remette les formulaires de déclaration d’embauche et de règlement pour la redevance à l’ANAEM, seules pièces manquantes pour compléter les dossiers déposés en Préfecture.

Ces formulaires sont remplis mais l’employeur conditionne leur remise à un protocole inacceptable. Il demande que la redevance soit payée par les salariés, cette clause ne pouvant être écrite sur un protocole, il propose que les salariés s’en acquittent par du travail dissimulé.
L’employeur veut suspendre les contrats de travail des grévistes en attendant l’instruction des dossiers et être dispenser de toute indemnité de licenciement.

C’est en toute connaissance de cause que cet employeur qui se vante d’avoir des amis dans la police et à la Préfecture, a recruté au moins 20 agents de sécurité travaillant principalement chez MONOPRIX.

Nombreuses initiatives ont été mises en œuvre devant les magasins MONOPRIX, au siège de l’entreprise ACP Protection, des courriers ont été remis au Ministère de l’intérieur sans aucun résultat concernant ces 11 agents grévistes.

Employeur, donneurs d’ordre et pouvoirs publics ne veulent pas admettre que dans cette profession très réglementée il puisse y avoir des travailleurs sans papiers et c’est pourtant une réalité comme dans tous les secteurs où conditions de travail et salaires sont au plus bas.

Cette mauvaise volonté évidente à ne pas accorder la régularisation à des salariés en poste depuis 8 ans démontre une complicité entre patronat et pouvoirs publics pour maintenir la clandestinité et la loi du silence. Dans de telles conditions, il est facile d’exploiter au delà des dispositions légales prévues par le code du travail.

Actuellement, chez ACP Protection et dans les Monoprix des travailleurs sans papiers travaillent illégalement, employeur, donneurs d’ordre et Gouvernement le savent parfaitement, seuls les grévistes sont sanctionnés.

Nous exigeons la régularisation de tous les salariés d’ACP Protection et nous comptons bien que la Direction de MONOPRIX intervienne pour que ses agents de sécurité puissent continuer à travailler en toute sérénité dans ses magasins.

Contacts :
Rémy Picaud US CGT Commerce Paris 06 14 78 91 51
Traore Modibo salarié ACP protection 06 71 00 96 55
Dominique Lafontaine Fédération CGT Commerce services 06 08 86 52 57

Des nouvelles :

Une dizaine de vigiles sans papiers, de la société ACPProtection, occupent jour et nuit depuis mercredi 9 septembre l’entrée d’un Monoprix dans le 10e arrondissement où ils travaillent en tant qu’agents de sécurité. En conflit depuis 5 mois avec la société ACP, qui a suspendu leur contrat de travail, ils demandent que leur employeur soutiennent leur régularisation. Maliens, pour la plupart, certains travaillent depuis six ans dans l’irrégularité. Selon Dominique Lafontaine, secrétaire fédéral CGT : « ACP a refusé de leur faire une promesse d’embauche nécessaire pour une régularisation et leur a demandé de payer les 900 euros qui incombent à l’employeur en cas de régulatisation» . Aujourd’hui, après 5 mois de grève, les négociations entre les agents concernés et la société ACP sont rompus et le dossier serait entre les mains du ministre, Brice Hortefeux. Nouvelobs.com s’est rendu devant le Monoprix.